Un expert-comptable à la force tranquille
« C’est avec une grande tristesse que je vous informe de la disparition brutale de mon associé et ami, Alain Rennesson, décédé dans son sommeil.
J’ai connu Alain en 1985 lorsque je suis rentré dans notre cabinet la FCN, il me précédait de quelques années.
Alain est né le 21 mai 1954 à Charleville après ses études secondaires il sort de l’IUT de Reims avec une maîtrise de gestion
Il se passionna très tôt pour le secteur agricole en rédigeant son mémoire sur « Les structures juridiques des exploitations viticoles en Champagne ».
Entré dans notre cabinet le 1er février 1978 au bureau de Chalons en Champagne, puis transféré au bureau d’Epernay, expert-comptable et commissaire aux comptes depuis 1985 et directeur du bureau d’Epernay jusqu’au 31 août 2017, tel a été le parcours d’Alain dans notre cabinet.
Son investissement pour ses clients ne s’est jamais démenti, comme son engagement pour nos métiers à travers ses fonctions ordinales : président du Conseil régional, élu au Conseil supérieur et président de la commission Agricole, président d’une Association de Gestion Agréée Rémoise.
Il aimait le secteur agricole, il était administrateur de l’UNECA, son implication y était fort appréciée et les témoignages que j’ai reçus sont unanimes sur sa gentillesse et son humilité.
Très tôt, il s’était investi dans le syndicat professionnel ECF et en a assuré la présidence régionale afin de défendre les intérêts moraux de nos confrères.
Parallèlement, son engagement s’est poursuivi dans la société civile avec les fonctions de juge prud’homal et depuis septembre 2016, il présidait aux destinées l’IUT de Reims.
Cette dernière fonction était importante pour lui. Il était soucieux de la formation des étudiants et du lien Entreprise-Université. Il recrutait régulièrement des stagiaires et des jeunes diplômés.
Alain participait à l’élaboration des maquettes de formation dans le domaine de la comptabilité et apportait son soutien à de nombreuses formations de l’URCA.
Aux jeunes qui s’orientaient vers la profession, il leur disait « nous sommes des professionnels indépendants, nous évoluons dans des situations très variées et chacun peut orienter son activité en fonction de ses aptitudes dans un métier dont la palette est large. L’ouverture intellectuelle et les capacités d’adaptabilité qu’il exige en font une activité particulièrement enrichissante sur un plan humain ».
Nos parcours professionnel et institutionnel sont quasi-similaires. Il était d’une nature discrète, sans aucune esbroufe. C’était un plaisir de discuter avec lui. Il n’était pas intéressé par la réussite matérielle, l’argent n’était pas sa motivation.
En vieillissant, il avait acquis cette sagesse qui nous fait relativiser les difficultés de la vie.
Il était cultivé, aimant lire, passionné par l’Egypte, curieux de nature. A mon sens, c’était un stoïcien doublé d’un épicurien.
Il avait le profil de l’honnête homme, au sens de l’homme curieux et cultivé, qu’on accordait à ce mot au XVII siècle.
Je ne l’ai jamais vu ou entendu juger quiconque. Il déroulait sa vie de façon tranquille. Il possédait un grand sens de l’humour et disposait d’un sens naturel de l’écoute.
Je peux vous assurer de son attachement indéfectible à notre Profession et à ses valeurs, l’éthique n’était pas qu’un mot pour lui.
Le souvenir que je veux retenir d’Alain est celui d’un ami, travailleur infatigable au service de ses clients, en chemise, manches retroussées, portant le pull et l’écharpe seulement par grand froid.
Je dirai que l’exercice de son métier a construit sa vie et que les générations plus jeunes peuvent s’inspirer de son exemple et du sens du devoir.
A sa famille, ses amis, ses collaborateurs et associés, je présente mes condoléances les plus sincères. »
Alain Fontanesi
Président de la commission Agricole du Conseil supérieur